Le photographe amateur a deux statuts. Quand il se consacre pleinement à sa passion, il photographie en amateur de la photo. Quand il est en famille et en villégiature c’est un touriste avec un appareil photo.
Je ne sais pas vous, mais personnellement j’ai énormément de difficultés à faire des images intéressantes (à mon goût …) quand je suis en situation de « touriste ». Je viens de prendre près de 2000 clichés de voyage et si j’en tire une dizaine qui me plaisent ce sera un miracle.
Attention, je ne dis pas que lorsque je ne me consacre qu’à la photo je deviens un génie de l’image. Cependant mon taux de « réussites » est plus proche de 1/80 que de 1/200 (« réussite » étant un terme relatif et tout personnel !).
Je ne parle pas de succès technique mais de satisfaction « artistique », c’est-à-dire d’images qui me plaisent et que je trouve moins banales, avec un point de vue plus original.
Alors, pourquoi ?
Si vous décidez de consacrer votre matinée à photographier un village, la Sainte Victoire, des libellules, une compétition sportive, ou autre, votre attention sera totalement orientée vers cette activité. Vous choisissez le moment, la lumière, l’angle de prise de vue, la distance, etc. Vous allez pouvoir essayer des choix techniques variés, tenter des expériences … En toute tranquillité …
En touriste, par contre, c’est une autre affaire. Les contraintes sont tout à fait différentes. Vous ne choisissez pas l’heure d’ouverture, le temps qu’il fera, la présence de foules diverses et variées (visites scolaire, groupes organisés avec guide, …), l’emploi du temps de la journée, les désirs de vos proches, les points de vue disponibles, etc. De plus vos disponibilités techniques sont plus limitées : choix des objectifs, lumière ambiante, contraintes imposées par le lieu (flash, trépied, …).
En plus les sollicitations graphiques sont très nombreuses et variées. Il est très difficile de se focaliser sur un thème précis. D’autant que vous allez avoir la tentation justifiée de faire des images « mémorielles ».
La « gymnastique » photographique devient nettement plus complexe à maîtriser pour un amateur. Le taux d’échecs enfle en conséquence.
Que faire ?
D’abord profiter des vacances ! Pour la photo je ne vois que deux solutions possibles :
Privatisez le lieu une semaine pour prendre le temps de choisir vos sujets et vos points de vue, de mettre en place le matériel, retirer les obstacles, vider la rue pour ne garder que ce qui est typique, etc.
Ou, … faire contre mauvaise fortune bon cœur et accepter en souriant l’inéluctable : rater beaucoup plus de clichés que d’habitude ! En essayant quand même de profiter du moment et du cadre pour réussir une image sur 200 … ou davantage si vous êtes plus doué que moi (ce qui reste du domaine de l’extrêmement possible). Et, être très attentif pour, si on a de la chance, profiter d’un point de vue, d’un éclairage sympa ou d’une opportunité heureuse.
Il reste aussi une possibilité de chercher une relative originalité si on aime faire du post traitement.
Pour info
Personnellement, dans cette situation, j’ai souvent deux appareils : un APS-C avec un objectif trans-standard et un compact performant lui aussi avec un zoom. L’avantage c’est qu’avec le compact je suis plus discret et je maximise la profondeur de champ (petit capteur). Avec l’APS-C je suis plus qualitatif en basse lumière. Mais il m’arrive de ne prendre que le compact. En comparaison, quand je ne me consacre qu’à la photo j’ai deux APS-C équipés de deux focales différentes suivant le thème de ma sortie.