Pas de chance, j’aime les images bien contrastées, un peu sombre, mais pas trop saturées. Je suis condamné à ramer au développement …
Ce goût particulier pour un certain type d’image m’oblige à jongler délicatement avec les curseurs.
Pourquoi ?
Une couleur se définit par sa teinte (bleu, jaune orange, etc.), sa luminance (luminosité de la teinte) et sa saturation (quantité de la teinte). Bien que définies indépendamment l’une de l’autre les deux dernières composantes sont très liées entre elles. Quand vous assombrissez une teinte elle semblera plus saturée. Et vice-versa.
Quand vous augmentez le contraste vous allez augmenter les teintes sombres ET les teintes claires. Donc, plus vous contrastez un cliché, plus les couleurs vont se différencier l’une de l’autre jusqu’à la caricature.
Ça peut être un choix esthétique/personnel pertinent, en particulier dans le monde de la publicité ou dans certaines situations particulières (studio, recherche graphique, etc.) Le tout est que ce soit un effet maîtrisé et voulu. Sinon mieux vaut être prudent avec ces curseurs. Le rendu de l’image doit correspondre à votre projet esthétique, pas nécessairement à une norme académique ou à une mode.
Si vous traitez l’image globalement en augmentant les contrastes vous allez augmenter la sensation de saturation des couleurs. En les diminuant vous obtenez l’effet inverse. Il va s’agir d’équilibrer ce phénomène en jouant sur les deux curseurs pour éviter d’obtenir une image caricaturale.
Comment faire
Ce que je fais généralement pour obtenir des images qui me plaisent :
- Je règle l’exposition (en fonction des conditions de prise de vue)
- Je règle les points noir et blanc (toujours en fonction…)
A ce stade j’obtiens une image que je trouve souvent un peu terne à mon goût personnel.
J’augmente donc sensiblement les contrastes. Ah, voilà une image qui me plait ! MAIS, non ! Les couleurs sont trop criardes. Je baisse donc la saturation pour compenser.
Mais, si vous gérez les couleurs individuellement le problème va se compliquer énormément pour deux raisons : les teintes sont liées entre elles dans la roue chromatique (RVB ou CMJN). En manipulant l’une d’entre elles vous en affecterez nécessairement d’autres.
La première image est bien contrastée mais la saturation excessive lui donne un côté très artificiel que j’ai essayé de réduire en diminuant la saturation des couleurs sur la seconde version.
Si je veux traiter les teintes individuellement, pour chaque teinte que je souhaite retoucher :
- Si je veux lui donner plus d’impact, je la sature, puis j’augmente sa luminance.
- Si, au contraire je souhaite l’affaiblir je vais juste diminuer un peu sa saturation.
- J’ajuste ensuite les teintes proches dans le cercle chromatique pour lier les teintes harmonieusement.
Enfin, la règle est toujours la même : quand j’ai trouvé le réglage idéal je le diminue de moitié. A moins que j’ai photographié le carnaval de Nice …
Conclusion
Même si les curseurs sont individualisés, le rendu les lie les uns aux autres, on ne peut pas toucher à un réglage sans affecter sensiblement le rendu global de l’image. Je pense qu’il faut vraiment avoir cette réalité en tête en post production. En fonction bien sûr de vos choix graphiques.