La construction de séries est un aspect fort de la production en photographie, comme dans d’autres domaines artistiques. On en retrouve en arts plastiques (Monet, Cézanne, …), mais aussi en littérature (Zola et les Rougon-Macquart , …).
C’est une activité extrêmement complexe, mais qui peut procurer beaucoup de plaisir dans la mesure où elle va vous focaliser vers un objectif précis en accord avec vos envies. Et, … c’est à la mode …
Le principe
Associer dans un même ensemble des images rattachées par du sens et/ou ayant une certaine homogénéité graphique entre elles. Le minimum, à mon sens, c’est 5. A trois c’est plutôt un triptyque qu’une série. Mais ça peut aussi être très intéressant.
Les cohérences
Travailler sur un sujet général ne suffira pas : reportage de fête ou de sport, ponts, villages perchés, la plage, regards, gouttes, marchés de Provence ou de Noël, fleurs, insectes, … Le thème ne devra pas être trop général. Les insectes ce n’est pas bon, par contre macros d’yeux d’insecte, ou libellules en vol ça peut le faire (si vous êtes un lève tôt c’est plutôt facile, mais ça a déjà été fait quelques milliers de fois, difficile d’être créatif !).
Il faudra aussi une certaine unité de traitement, une cohérence graphique. Il sera par exemple difficile d’associer couleur et N&B. Mais même en couleur, il serait plus pertinent que celles-ci soient en harmonie. L’idéal c’est aussi une relative constance pour la lumière qui éclaire les scènes : difficile de mélanger studio et nature..
Et enfin, c’est à mon sens le plus difficile une relation de complémentarité doit s’établir entre elles, pour qu’elles dialoguent.
Certains pensent que le cadrage doit être homogène … Des séries qui me plaisent beaucoup ne remplissent pas ce critère.
Ci dessous extrait d’une série très classique sur un village provençal. Je m’étais fixé deux contraintes : que l’on voit le clocher, mais pas l’autre village proche. L’image d’en tête est aussi prise dans la série.
L’organisation
L’organisation des images d’une série est très importante, tant dans les cadrages que dans le juste dosage de la force des images. Toutes vos images ne seront pas extraordinaires, ce n’est pas grave, ça crée une respiration entre les moments forts et ceux plus faibles. Je pique cette idée à un photographe célèbre, peut-être dans une revue. J’ai oublié le nom, qu’il m’en excuse. La difficulté réside dans l’agencement de ces temps.
Ci dessous quelques-unes des images que je souhaite intégrer un jour dans une série intitulée Regards.
Le projet est en cours d’élaboration … pour l’instant je trouve que ça manque de cohérence
Résumé des contraintes
La démarche pour une série. Avant tout définir vos contraintes (voir l’article)
Le sujet :
- Soit vous le choisissez en amont. C’est le cas pour des photos de gouttes ou en studio, …
- Soit il va apparaître « à l’insu de votre plein gré » en regardant votre stock d’images. Une série ne se construit pas nécessairement à la demande. A partir de ce constat vous allez pouvoir enrichir / modifier la série dans le temps.
Les choix graphiques :
- N&B, une diagonale forte, du rouge, privilégier les ombres, …
- Les éléments de complémentarité telle image va bien avec celle-ci, ou au contraire, il me manque telle image pour répondre à celle-là..
- Les images fortes, celles qui le sont moins.
- Les recadrages et traitements en fonction de tous ces choix.
Une série n’est jamais figée, elle évolue avec le temps, vos goûts, les opportunités.
L’originalité, la créativité : elle peut venir du choix du sujet, du point de vue, de la mise en scène, de la lumière, du traitement graphique ; à la prise de vue ou en post production, … les paramètres qui peuvent jouer sont très nombreux.
En conclusion
Cette activité photographique peut être une grande source de plaisir, mais aussi de progrès, inciter à des recherches pour approfondir vos connaissances ou votre technique, explorer des lieux et des points de vue, … Bonne « chasse » !