Jouer avec les couleurs et leur équilibre est un exercice très complexe. Réussir une image couleur qui dégage une émotion demande une grande maîtrise. Je vous propose quelques outils.
Les valeurs symboliques des couleurs
Dans chaque civilisation les couleurs sont associées à des valeurs symboliques (notions que l’on peut partager ou non, …). Voici quelques exemples pour notre civilisation :
- Rouge : Amour, passion, chaleur, sensualité, ardeur, triomphe, interdiction, courage, danger, action
- Orange : joie, sérénité, communication, dynamisme, optimisme, énergie
- Doré : luxe, prestige, puissance, cupidité, glamour, éclat
- Jaune : gaité, joie, chaleur, égo, puissance, connaissance, soleil
- Turquoise : fraicheur, fluidité, pureté, légèreté, eau
- Bleu : rêve, félicité, sérénité, vérité, loyauté, fraîcheur, ciel, bien-être
- Violet : imaginaire, délicatesse, paix, amitié, spiritualité, deuil
- Rose : enfance, féminité, tendresse, bonheur, sentiments
- Noir : tristesse, mélancolie, haut de gamme, élégance, mystère, deuil, drame,
- Blanc : pureté, froid, douceur, propreté
- Brun : Solidité, naturel, confort, masculin, neutralité
La puissance des couleurs
Certaines couleurs sont plus puissantes que d’autres, (rouge saturé vs jaune pâle) il faudra gérer les quantités et saturations relatives de chacune pour créer des tensions et des équilibres. L’image de quelques coquelicots au milieu d’un champ de camomille devrait mieux fonctionner que le contraire.
Les grandes zones avec un gros aplat unique de couleur fonctionnent souvent mal (voir de près les mosaïques où de subtiles variations font vibrer les couleurs). Mai s pas toujours : je ne parle bien sûr pas des recherches artistiques sur les monochromes (Klein, Malevitch, …)où les compositions abstraites de Mondrian ou Sonia Delaunay par exemple où les aplats se répondent.
On peut organiser son image en créant des oppositions (sur le cercle chromatique) ou des déclinaisons subtiles de la même teinte (camaïeux) ou autres … C’est votre créativité qui s’exprime.
Notre cerveau a tendance à préférer les couleurs « chaudes » (rouge orange jaune) aux couleurs froides (bleu vert violet marron). Il faut en tenir compte quand on compose une image ou qu’on la modifie en post traitement. Bien sûr vos choix dépendront de ce que vous souhaitez exprimer.
Certaines couleurs très saturées « rendent » mal en photo. Je pense à certains rouges profonds. Personnellement, dans ces situations j’essaie de diminuer leur puissances en les désaturant légèrement et en augmentant un tout petit peu leur luminosité. Il arrive que ça marche.
Conclusion, en pratique faire attention à :
L’éclairage ambiant : une couleur est dite naturelle si elle est exposée à une lumière blanche (5600° kelvin : grosso modo soleil à midi) Dans les autres cas (éclairage artificiel de la rue, ciel plus ou moins voilé, lumière du matin ou du soir, etc.) la captation de la couleur naturelle sera détériorée. Ça peut-être un objectif, comme pour un coucher de soleil. Votre cerveau a l’habitude de corriger plus ou moins cette dérive (il sait que l’herbe est verte). Le capteur agit plus simplement. En général la balance des blancs automatique corrige ce défaut. Mais pas toujours.
Donc, mieux vaut avoir sur soi un référentiel une carte, un objet, n’importe quoi gris neutre. Exposé dans une des images ce référentiel permettra au logiciel de trouver la bonne correction que vous reporterez aux autres images.
La quantité de lumière disponible plus vous poussez les isos, plus vous réduisez la dynamique du capteur, les couleurs seront moins saturées.
On récupère généralement plus facilement des détails dans les basses lumières que dans les hautes (j’ai aussi entendu le contraire …en fait ça semble dépendre de l’appareil). En général veillez à ne pas trop surexposer, surtout si vous ne travaillez pas en raw. Dans ce cas ne vous fiez pas trop à l’aperçu de l’appareil, vous pourrez facilement récupérer quelques blancs écrêtés. Par contre en ambiance sombre surexposez toujours un peu (2/3 d’IL) le résultat sera moins mauvais et plus facile à travailler moins de bruit numérique).
Si c’est possible pensez à la couleur, aux tensions et aux équilibres chromatiques lorsque vous composez votre image.
Envisagez le noir et blanc : quelquefois une image, banale en couleur, donnera de très bon résultats en N&B parce que seul le graphisme ressortira … Devinez sur quoi portera le prochain article …