L’œil et l’image

Composer c’est choisir. Mais bien choisir n’est pas toujours évident. A priori la lecture d’une image se ferait en « Z », dans un premier temps en tout cas. Les dernières recherches dans ce domaine décrivent des phénomènes beaucoup plus complexes. Après c’est à vous de conduire le regard, d’intéresser. Mais ce n’est pas si simple …

La vue d’une image est influencée par nos apprentissages, en particulier de la lecture, mais aussi par des données physiologiques. L’œil ne voit pas la totalité de la photo, il va la reconstituer un « piochant » très rapidement de minuscules informations dans l’image et les transmettre au cerveau qui va chercher à les interpréter, à retrouver des formes connues. Donc le binôme œil / cerveau analyse les informations visuelles en tenant compte de ses connaissances.

La lecture en « Z » est remise en cause par les dernières recherches en oculométrie.

L’attrait d’une image dépend beaucoup de celui qui l’observe et de son intérêt pour le sujet proposé ! Prenons un chaton par exemple. Oh ! qu’il est mignon … Sauf si vous avez les chats en horreur.

En conséquence vous allez devoir composer avec le spectateur, ses goûts, ses centres d’intérêt. Vous ne pourrez pas plaire à tout le monde ! C’est aussi pour cela que vous n’êtes pas obligé d’apprécier toutes les œuvres artistiques, même reconnues. Il suffit de les respecter, et si possible de s’intéresser au cheminement de l’auteur !

Les « bonnes » images intéressent souvent l’observateur plus longtemps et suscitent une émotion, une interrogation, un plaisir, on s’y arrête. Les « très bonnes » … on y revient ! Bonne est entre guillemets ce sera à vous d’en décider.

La difficulté essentielle de nos jours est d’éviter le « déjà vue » mille fois.


Le vivant, les yeux, l’écrit, les zones claires la netteté attirent plus le regard.

Elle est floue, je sais … et le front est cramé, je sais aussi. Et elle me PLAIT !

Les règles

Il existe de très nombreuses règles de composition. Si vous êtes intéressés de nombreux ouvrages traitent du sujet. Mais si vous faites confiance au hasard, et que vous ne mettez pas le sujet au milieu … il y a de fortes chances que vous « tombiez » sur l’une d’entre elle.

La sacro-sainte règle des tiers, inspirée de la théorie du nombre d’or (artistes de la Renaissance) est la plus connue … Elles aussi est remise en cause par les dernières recherches. Paradoxalement les points forts définis par les intersections de ces lignes ne correspondent pas tout à fait au nombre d’or ! C’est de la science approximative (je fais un peu de provocation). Si vous observez les grands classiques de la photographie en cherchant l’application de cette « règle » vous risquez d’être souvent surpris. Intéressez vous plutôt aux placement des lignes et des formes, des masses colorées, aux sensations de mouvements. C’est cet ensemble qui crée les tensions graphiques qui vont capter l’attention.


Alors, que faire ?

Votre mission … si vous l’acceptez, sera donc de capter l’attention par une composition pas trop « plate » et d’essayer de ramener le spectateur dans l’image en suscitant son intérêt. La difficulté étant de concilier une certaine richesse de contenus réels ou imaginaires ( dénotations et connotations) sans toutefois que l’on ait une impression de fouillis de désordre qui fera fuir le regard.

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