Vos images vous plaisent mais vous doutez de leur valeur. Nous en sommes tous là, sauf peut-être une poignée de photographes … heureux !
En cause l’élément subjectif, l’attachement à l’image ou au sujet
Appuyer sur le déclencheur, pour un amateur passionné de photographie, est une forme d’engagement. Il entraîne un processus d’appropriation, d’attachement, que d’autres ne ressentent pas forcément … La photo qu’on aime (son enfant, son chien, etc.) ne fonctionne pas pour les autres surtout s’ils n’aiment pas les chiens … ou les enfants. Mais, il y a des photos d’enfants, de chiens ( … de chats aussi) qui plaisent à beaucoup (recueils de Hans Sylvester pour les chats).


Souvent, une photo que l’on jugeait « très bien » ne nous charme plus après quelques semaines, quand le temps d’attachement sentimental au cliché est passé. Beaucoup de pros conseillent souvent « d’oublier » les prises de vue pendant une bonne quinzaine de jours avant de les évaluer. Pour un amateur, pas de problème, pour un photojournaliste d’actualité, c’est plus compliqué.
De même des clichés reconnus ne fonctionnent pas pour tout le monde, ne parlent pas à tous, chacun a ses critères, ses références, ses goûts.
Plus rarement le contraire existe aussi : des photos (les siennes ou d’autres auteurs) que l’on se met à apprécier à la deuxième ou troisième vision.
Demander à un ami … Oui, mais vous veut-il du bien ?
Ça pourrait paraître être la solution. Se fier à l’avis d’amis, ou d’experts de l’image. En fait l’avis d’un tiers, même spécialiste, ne sera pas plus fiable que le votre. Éventuellement il pourra vous donner des indications techniques (exposition, profondeur de champ, etc.), vous signaler que cette image existe déjà ou vous faire remarquer que tel ou tel critère de la composition ne répond pas à l’académisme du moment. Cependant, si votre cliché est un peu créatif c’est son goût personnel qui influencera son avis. Et c’est son droit ! Mais ça ne va pas vous aider.
Et si une machine venait à votre secours ?
Des chercheurs ont « mis au point » des algorithmes de jugement d’une photo (enfin, ils ont … essayé …), elles sont notées de 0 à 100 … J’ai essayé (en 2018 ou 19, depuis les algorithmes ont pu évoluer).
Le même portrait « noté » 10,4/100 en couleur, passe à 94,1/100 en noir et blanc (désolé, je n’ai pas fait signer l’autorisation de diffusion). Sur mes 5 clichés les mieux « notés » 4 sont en noir et blanc. Comme si ces chercheurs travaillaient au 19ème siècle. Un de ces sites (il doit y en avoir d’autres) : https://www.everypixel.com/aesthetics.
Pour info, des internautes ont proposé des « classiques » à l’IA ; la Joconde : 15/100 ! ; la jeune fille afghane : 3.5/100 ! Le baiser de l’Hôtel de Ville : 99/100 (celui-là, encore un noir et blanc, ils avaient dû le rentrer dans la base de données).
Pour voir l’image entière (pas forcément indispensable …) pensez à cliquer dessus
Même sujet, même lieu, même moment.
Je trouve la première un peu sous-évaluée, et la seconde fortement sur-évaluée
Conclusion
Je ne vois pas de solution miracle. Il est avant tout important de prendre du plaisir en faisant nos images. Puis, essayer de progresser tranquillement et à son rythme. S’intéresser aux images des autres (les grands, mais pas seulement), à leurs idées, Revoir ses clichés avec du recul peut aussi aider, on voit ce qui peut être amélioré. Une dernière piste quand c’est possible : revenir, au même endroit pour refaire l’image en l’améliorant.
Rêver ses images avant de les capturer, et voir si la réalité s’en approche.