En français on dit l’empilement de photos. Cette technique consiste à utiliser plusieurs images prises avec une légère variation de mise au point. Puis, on superpose ces clichés en ne retenant pour chacune d’entre elles que la zone nette.
L’objectif : avoir une photo nette sur une grande profondeur de champ.
La Profondeur De Champ (zone nette) de la photo est déterminée par :
- Taille du capteur : plus le capteur est grand plus la PDC est courte.
- La focale de l’objectif : plus la focale est grande plus la PDC est courte.
- La distance de prise de vue : plus on photographie de près plus la PDC est courte. En fait le « champ » capté c’est-à-dire la combinaison focale/proximité.
- L’ouverture de l’objectif : plus on ouvre le diaphragme plus la PDC est courte.
En conséquence, dans certaines circonstances la PDC est insuffisante ! C’est le cas en proxi, macro, micro photographie en particulier. Mais aussi quelquefois dans d’autres circonstances : paysages, architecture, etc.
En macro photographie par exemple il arrive souvent que la PDC soit très inférieure au millimètre.
Le matériel
Un appareil photo. Un objectif avec la possibilité de faire une Mise Au Point manuelle. Un trépied si possible (augmente nettement le taux de réussite). Éventuellement un rail micrométrique de mise au point (surtout en macro). Certains appareils ont une fonction dédiée.
La technique du focus stacking s’emploie en deux temps :
Sur le terrain ou en studio
On va prendre une série d’images en faisant varier très légèrement la mise au point. Le plus grand soin est indispensable : stabilité, identité parfaite du cadrage et des réglages, immobilité totale du sujet. En extérieur le moindre souffle de vent gâche la série. On choisira les réglages qui permettent un piqué optimum (ISO bas et meilleure ouverture).
Autre technique peu utilisée : toujours sur trépied on prend plusieurs images en déplaçant le point de MAP (les appareils modernes permettent de le déplacer grâce à un « joystick ».
Autant dire que le taux d’échecs est important, surtout en macro. En particulier avec les insectes butineurs (c’est un poil moins compliqué avec les prédateurs à l’affut). Le matin, la fraîcheur relative et l’humidité « calme » l’activité des insectes.
A main levée, en mise au point manuelle, on peut essayer avec le mode rafale tout en tournant doucement la bague de mise au point. Le taux de réussite est ridiculement bas, mais pas nul. Dans ce cas, un monopode aide un peu.
En post production
On va utiliser un logiciel (il y en a des gratuits). Ce dernier va aligner puis empiler les images en choisissant la zone nette de chacune pour composer un cliché avec une grande PDC.
Quel que soit le soin que vous aurez apporté aux prises de vues il y aura probablement quelques erreurs qu’il faudra corriger manuellement. La retouche est indispensable avec cette technique.
Un bémol
Cette technique a peu d’intérêt pour des images au format internet ou imprimées dans de petits formats. D’ailleurs, je ne suis pas certain que les clichés qui servent d’illustrations fassent ressortir la profondeur de champ spécifique à ce procédé. Pour la marguerite par exemple une image « classique » suivie d »un recadrage donnerait sans doute le même résultat !
Conclusion
Quand on réussit le résultat est bluffant. On arrive à obtenir, en macro en particulier, des détails très fins avec une netteté importante sur plusieurs millimètres. Rien à voir avec n’importe quelle autre technique (éloignement et agrandissement logiciel, extrême fermeture de l’iris de l’objectif, …). Par contre ce n’est à utiliser que pour des projets spécifiques.