La profondeur de champ d’une image est la zone qui semble nette à un œil humain en bonne santé. L’intérêt en photographie c’est qu’on peut dans une certaine mesure jouer sur les paramètres techniques pour accentuer ou diminuer cette PDC.
Les critères :
La focale de l’objectif : plus la distance focale est longue, plus la PDC aura tendance à diminuer (ATTENTION : à associer à la distance pour former l’angle de champ, voir article précédent).
La distance de mise au point : plus le point choisit est loin de vous plus la PDC sera importante. On peut en avoir l’intuition en observant une bague de mise au point : l’arc de circonférence entre 10m et l’infini est plus court qu’entre 0.30m et 10m.
L’ouverture de l’objectif : plus l’ouverture est grande plus la PDC aura tendance à diminuer. Mais si vous fermez trop, un autre phénomène optique (la diffraction) va diminuer la qualité de l’image (piqué). Bien sûr, plus vous fermez votre ouverture plus il vous faudra compenser avec la vitesse, la sensibilité ou un éclairage d’appoint.
La taille du capteur : à focale identique un Plein Format aura une PDC moins importante qu’un APS-C. (voir article comparatif APS-C vs PF). Un appareil « compact », avec un tout petit capteur aura une grande PDC (mais , à nombre de pixels identique, une sensibilité accrue au bruit numérique).
Ci dessous trois choix de PDC différents (cliquer sur les images pour les agrandir). On peut voir que l’effet esthétique est différent suivant le choix. Compte tenu de la composition la moins mauvaise est celle du milieu.
En pratique :
Le point choisi pour être net : la PDC est considérée comme satisfaisante à proximité de ce point. En général la « zone nette » se répartit 1/3 devant le point focal et 2/3 derrière celui-ci. Mais c’est moins simple que ça. Cette « zone nette » « se déplace » en fonction de la distance : elle pourra être de ½ et ½ en proxy et en macro par exemple.
L’hyperfocale : important surtout en photo de rue. C’est un réglage qui permet de ne plus s’occuper de la profondeur de champ. Une combinaison focale ouverture qui permet de considérer que tout paraitra net au-delà d’une certaine distance. Avec les nouveaux appareils et les autofocus hyper rapides et intelligents c’est devenu un peu désuet. D’ailleurs la plupart des nouveaux objectifs n’ont plus les marques d’hyperfocales sur la bague des ouvertures.
Tous ces éléments se calculent en fonction des appareils, des focales, des ouvertures. On trouve de nombreuses applications pour smartphones qui feront les calculs à votre place.
Les problèmes
Flou de profondeur de champ 1 : La zone nette est insuffisante à votre goût (en proxi ou macro par exemple). Correction : fermer d’avantage le diaphragme (sans toutefois dépasser le stade où la diffraction entre en jeu) ; Affiner la zone de mise au point ; utiliser la technique du focus stacking (empilement d’images avec même cadrage mais MAP différente). J’y reviendrai plus en détail dans un autre article.
Flou de profondeur de champ 2 : La zone nette est trop importante à votre goût (en portrait par exemple). Amélioration : ouvrir le diaphragme (en essayant de rester dans la zone efficace de l’objectif) ; utiliser un téléobjectif et changer le point de vue ; retravailler l’image en post production (pas toujours facile si on veut le faire proprement et discrètement).
Conclusion
Il s’agit donc de jouer sur l’ouverture du diaphragme. A focale identique plus il est ouvert plus la PDC sera étroite. Plus il est fermé plus la PDC sera large. Avec plusieurs contraintes évoquées plus haut et celle du triangle d’exposition : ouverture / vitesse / sensibilité.
Personnellement quand j’ai un doute (souvent !) et que j’en ai la possibilité je prends plusieurs clichés avec des réglages différents.