C’est le domaine de la photo qui s’intéresse au paysage urbain et à l’ensemble des constructions humaines qui le constitue. Pas seulement les bâtiments, et pas seulement l’extérieur de ceux-ci. On peut y ajouter des variantes : les paysages industriels et l’urbex (constructions désaffectées).
Le matériel
Si vous vous intéressez aux plans généraux (façades globales, etc.) un grand angle sera plus efficace. Mais plus il est « large » plus il entraînera des déformations de perspective. Celles-ci d’autant plus fortes que votre appareil n’est pas à l’horizontale.
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Pour les détails un téléobjectif ou un zoom
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Un trépied rend bien des services en photo de nuit ou si vous souhaitez faire un panoramique en combinant plusieurs clichés. Il permet aussi avec des temps de pose très longs d’éliminer bon nombre de passants (avec ajout d’un filtre gris neutre).
Pour les mordus, il existe des objectifs très spécifiques à bascule et décentrement. Ils permettent, moyennant un apprentissage complexe de redresser partiellement les perspectives dès la prise de vue. Quand on maîtrise ce matériel il n’est plus nécessaire de corriger les déformations en post traitement. Pour en profiter pleinement mieux vaut avoir un plein format. En effet ces objectifs ont généralement une focale de 24mm ; avec un APS-C ça correspond à un 35-36mm, le champ couvert sera alors trop restreint pour un usage efficace.
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Les difficultés techniques
L’absence de recul représente la difficulté principale. Il est souvent très compliqué, voire impossible de prendre le cliché que l’on souhaite. Il faudra sans doute combiner plusieurs images (trépieds) ou basculer en mode panoramique si l’appareil en possède un.
La contreplongée entraîne des déformations, laisser de l’espace autour pour les corrections en post-traitement (exemple plus bas). Ces corrections ne sont pas forcément une obligation, on peut aussi jouer avec.
La lumière en extérieur varie beaucoup suivant la saison et l’heure (conf. Monet et ses cathédrales). En intérieur c’est plutôt l’absence de lumière qui posera problème.
Pour les monuments « emblématiques » on doit ajouter la gestion de la foule (de nos jours, essayez de photographier la fontaine de Trevi ou la piazza di Spagna …). Se lever de bonne heure permet de profiter d’une belle lumière et d’un environnement plus calme, sinon privilégier les détails.
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Choisir le sujet
Il n’est pas nécessaire d’avoir des bâtiments d’exception pour faire des images d’architecture. Je pense même que ce peut être contreproductif. Nous n’aurons sans doute jamais les moyens et la possibilité de faire une image « différente » du musée Guggenheim de Bilbao ou de la tour Eiffel. Encore que … si vous avez l’occasion de feuilleter le livre « Les trois grandes égyptiennes » sur les pyramides vous pourrez voir qu’avec du talent et de la créativité on peut être original même avec un sujet sur-photographié.
Mieux vaut donc nous intéresser à des architectures plus modestes. On peut aussi s’attacher à mettre en valeur un détail, une particularité : frise, statuaire, cheminée, …
Essayer de construire une image dynamique sur un sujet statique représente un défi sympathique !
Les corrections nécessaires … ou pas
Les grands angles déforment les perspectives. On peut les redresser à l’aide des logiciels de développement. Pour ça il faut avoir prévu suffisamment d’espace négatif (c’est ce qui n’est pas le sujet principal) pour que les corrections ne coupent pas l’objet. Il faut aussi essayer de corriger « à minima », sans aller trop loin car les corrections ont tendance à déformer les proportions.
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Une série
La photo d’architecture se prête bien à la conception de séries. Si vous souhaitez en construire une attachez-vous principalement à garder (ou à créer) une cohérence : thématique, graphique, point de vue, etc.
Conclusion
La photo d’architecture présente un avantage : l’objet de ne va pas bouger. On pourra revenir à divers moments pour tester de nouveaux points de vue ou éclairages. On peut prendre son temps, réfléchir, tâtonner.