La photo « de pluie » est un genre particulier que pratiquent de nombreux photographes. Mais, et c’est mon cas, beaucoup d’autres ont des réticences à exposer leur matériel fort cher aux intempéries. Bien que certains de mes appareils et objectifs soient « tropicalisés », bien que j’aie une housse de protection je rechigne toujours à sortir sous la pluie. Et ce n‘est pas pour éviter de me mouiller !
Pour préparer cet article j’ai forcé mon naturel, mis mon imperméable, mon chapeau et … attendu la pluie.
Matériel
Protéger appareil ET objectif : housse de pluie, filtre neutre sur l’objectif, pare-soleil (oui, c’est paradoxal mais ça diminue le nombre de gouttes qui tombent sur le filtre), chiffons pour essuyer ce filtre (gouttes et buée). Les zooms sont peu pratiques dans cette situation (l’accès à la bague de réglage n’est pas facile sous la housse). Mieux faux choisir un 35 ou 50mm, plus maniable et plus facile à protéger. Le matériel « tropicalisé » sera plus sécure. Vous prendrez moins de risque de l’abîmer.
Ne changer en aucun cas d’objectif sous la pluie, c’est évident !
Se protéger : vêtements et chaussures de pluie
Ne pas aller trop loin : même protégés vous risquez d’abimer le matériel en cas de grosses pluie, voire pire en cas d’orage. Restez prudent.

Quand
Pendant la pluie on fait surtout des photos d’atmosphère, la netteté n’est plus forcément un critère de réussite dans cette situation où tout est vaporeux. C’est un moment qui convient bien à la photo de rue, les paysages, l’architecture, éventuellement l’animalier.
Si c’est juste après l’averse le champ des possibles est plus étendu (macro de gouttes, reflets, etc.) mais l’apparence floue et brumeuse aura disparu.
Les données techniques
Le réglage du triangle d’exposition va dépendre des conditions du terrain. Le piqué n’est pas vraiment un critère important dans ce type d’image. Mieux vaut privilégier l’aspect poétique en général.
Si les gouttes sont assez grosses vous pourrez les capter en un léger filé avec une vitesse plus lente. Difficile de donner une valeur, ça dépend beaucoup de la situation (pluie fine ou gros orage) et de vos choix esthétiques.
La composition
Des situations : pluie, reflets sur le sol, à travers une vitre, passants (parapluies), photos de rue, paysages, statues et fontaines naturelles (pluie qui dégouline) ou pas (impacts dans un bassin), etc.
Des points de vue : C’est surtout là que va se trouver votre créativité. En général les parapluies sont plutôt graphiques. En plongée par exemple. Mais ça a été beaucoup fait … comme les passants depuis la vitre d’un bar, etc.
La composition de la photo : ce qui est sûr c’est qu’il faut construire l’image pour lui donner une certaine force graphique et que sous la pluie ce n’est pas simple. D’autant qu’en plus qui dit pluie dit faible luminosité.
La créativité : … à vous de voir en fait ! Si à l’instar d’autres photographes je vous donne des idées dans ce domaine (à supposer que j’en ai), de fait elles ne seront plus … créatives.
Je ne suis pas du tout spécialiste et fan de la photo sous la pluie. J’ai quand même essayé, pour voir. Je vous conseille d’essayer aussi deux trois fois, ne serait-ce que pour « ne pas mourir idiot » … Peut-être que ça va déclencher une vocation, comme la photo d’orage dont je vous parlerai un de ces jours (je n’en ai pas encore assez pour faire un article)